DES
PONTS PAR DESSUS LE MUR
Noor de Project Hope me passe un coup de fil pour me demander si je suis d’accord pour passer voir les filles à l’orphelinat de Naplouse. Project Hope agit en effet également comme coordinateur à Naplouse et dans la région en envoyant des internationaux dans les structures locales selon le besoin de celles-ci. A mon arrivée, j’avais informé Noor que je pouvais faire des activités avec les enfants en plus des cours de français.
Quelques bricoles que j'ai pu apporté avec moi |
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Confection de Scoubidou à l'orphelinat de filles Naplouse |
En ce moment, c’est
la période des examens pour les étudiants et les élèves. Ainsi, Noor souhaite
que je passe 1 heure aujourd’hui avec les filles de l’orphelinat en leur
faisant une activité. Aussitôt dit, aussitôt prête, Hind une palestinienne de
25 ans qui parle français m’accompagnera aujourd’hui dans l’orphelinat de Naplouse puis à Balata.
Arrivée à
l’orphelinat, à peine entre t-on qu’on nous saute dessus Hind et moi,
visiblement notre venue a été annoncée. Nous nous installons autour d’une table
et je leur explique ce que nous allons faire, à savoir des scoubidous.
J’ai sous estimé la
difficulté de la tâche en étant persuadée qu’elles allaient savoir ce que
c’était, ce qui n’est en l’occurrence pas le cas. La tâche s’annonce plus
compliquée que prévu, je remonte donc dans mon enfance pour leur apprendre la
méthode. Pour commencer il faut choisir deux fils de couleurs, les jeunes
filles se jettent sur le rouge et le vert. Vous l’aurez saisi, les couleurs
principales du drapeau de la Palestine. Après quelques essais, elles
parviennent à réaliser les scoubidous. D’autres se montrent créatrices en
faisant des colliers, des bracelets toujours aux couleurs de la Palestine.
Les filles m’ont
tellement monopolisé que je n’ai pas eu l’occasion de discuter avec la
responsable de l’orphelinat pour en savoir plus sur l’orphelinat. Les filles
viennent de Naplouse et des villages aux alentours de Naplouse, elles vivent
dans l’orphelinat en internat. Le temps est passée tellement vite avec ces
jeunes filles dynamiques que Hind et moi-même n’avons pas vu le temps passé.
Nous devons partir car nous devons nous rendre dans le camp de Balata. Rendez-vous
est pris dans une semaine, je reviendrais les voir samedi prochain.
Direction le camp de
réfugié de Balata qui se trouve près de Naplouse. J’ai souvent entendu parlé de
camps de réfugié mais je n’y ai jamais mis les pieds. Dans le taxi qui nous y
emmène, je pose des questions à Hind qui sent un peu mon anxiété. Sa seule
réponse sera « Tu verras on est bientôt arrivés » A vrai dire, j’’ai
toujours imaginé un camps de réfugiés comme un camps avec des tentes ou des
pré-fabriqués. En arrivant, il n’en est rien,
les bâtiments sont faits de ciment. La promiscuité des bâtiments est frappante.
Par ailleurs, un peu partout, des structures de l’UNWRA (agence de l’ONU pour
les réfugiés palestiniens : United Nations Relief and Works Agency for Palestine Refugee) sont présents.
Nous arrivons dans le Comité Local, en attendant que les enfants
s’installent, Hind et moi discutons avec une des responsables, je souhaite en
savoir plus sur le camp de Balata. J’apprends donc par une des responsable du
comité local de Balata que le camp a été « construit »
en 1950 après la Nakba de 1948, la
Catastrophe, et regroupent essentiellement des familles habitant les villes de
Jaffa, Al Led et Al Ramleh et les villages avoisinant Jaffa. Aujourd’hui, Jaffa
se trouve près de Tel Aviv et fait partie du territoire israélien. Elle me résume
la situation par « but today israelians live in palestinian’s place ».
Les enfants âgés entre 4 et 7 ans s’installent dans la salle. Au
programme, confection d’un cadre papier. Encore une fois, le rouge et le vert
sont les couleurs le plus prisées parmi les feuilles pour la confection des
cadres.
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Comité local du camp de Balata |
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