vendredi 25 janvier 2013

Jour 26 : Vendredi 18 janvier -Ce n’est qu’un au revoir


Des ponts par dessus le Mur

Après un mois de séjour, de rencontres, d’attachements à des amis, des histoires, un cadre de vie, il faut que je rentre à Paris depuis l’aéroport Ben Gourion à Tel Aviv. Les au-revoir n’ont pas été facile tant auprès de mes amis palestiniens que des internationaux rencontrés ici. En guise d’au revoir, nous nous promettons de continuer à lutter contre l’occupation peu importe notre pays, notre origine, notre religion : Sylvester nous vient des Pays-Bas, Samantha et Natasha débarquent de New York aux Etats-Unis, John nous vient du Tenneesse, Daryl du Texas, Mehdi du Canada, Anna d’Italie et de France, et enfin Red des Etats-Unis également. Souvent lors du dîner nous avons eu des discussions à vouloir changer le monde, tenter de trouver des moyens pour mettre fin à l’occupation, de voir les possibilités de changement dans le meilleur des mondes possibles. 

C’est également à mes amis palestiniens que j’ai du dire au revoir, nous promettant de nous revoir un jour dans un futur proche, en visite à Paris, de nous retrouver au Venezuela, pays qui a supprimé les visas pour les palestiniens, et leur donnant ma parole que je reviendrais. L’ensemble des palestiniens que j’ai rencontré à 95% attende essentiellement un soutien en dénonçant l’occupation. Ils ne manquent pas de faim me disent-ils ni de confort, mais ce qu’ils veulent tout simplement c’est vivre librement non sous occupation. Ils se sont habitués à force puisque la plupart sont nés sous occupation mais espèrent un jour vivre librement tout simplement. Je reviendrais un jour c’est certain, ce n’est donc qu’un au revoir.
Après avoir effectué mes salutations, direction Jérusalem où je vais passer la journée en compagnie de Mehdi de Project Hope avant le départ pour l’aéroport à 2 heures du matin. Nous passons non pas par le checkpoint de Qalandia qui est bondé de monde, mais par celui de Hizma où il y a beaucoup moins de monde. Nous ne descendons pas du véhicule, un soldat israélien monte à bord pour vérifier l’ensemble des ID et passeports des passagers. A ce stade du séjour, je n’arrive toujours pas à accepter que des palestiniens qui vivent en Cisjordanie ne puissent entrer à Jérusalem sans permis.
 
Arrivée aux alentours de 12h direction l’esplanade des mosquées pour prier la prière du vendredi. Après une prière sur l’esplanade en plein soleil en raison du monde, direction le déjeuner avec Hichem, Hazem et Mehdi. Nous passons l’après midi ensemble : en marchant dans la Vieille Ville, nous voyons la maison d’Ariel Sharon en plein quartier musulman. L'appartement lui appartient mais n'y habite pas. La maison arbore un immense drapeau israélien comme un coup de griffe. Tout d’un coup retenti le bruit d’une sorte de trompette qui évoque le début de Shabbat.
 
En arrière plan, la maison d'Ariel Sharon acheté dans la Vieille Ville dans le quartier musulman
 Ensuite, nous effectuons le chemin de croix pour enfin se rendre dans l’Eglise du Saint Sépulcre. Une femme nous invite à assister à la prière à la gloire de Jésus et de Marie en m’interpellant « Jesus welcomes everyone », cela m’a fait chaud au cœur, elle a remarque que j’étais musulmane. Pendant les chants en latin, elle m aide à suivre à l’aide d’un petit livre ou la traduction est faite en anglais. A la fin de la cérémonie, elle m’embrasse et me serre fortement dans ses bras en me disant « Jesus loves everyone, », lui répondant « God bless Jesus, we respect him as a Prophet », elle m’a alors encore plus serré dans ses bras.J’en ai presque eu les larmes aux yeux. Ensuite, à peine en parcourant quelques mètres nous nous retrouvons près du Mur des lamentations, the Western Wall. J’y était déjà venu, mais jamais pour Shabatt, et quelle suprise, les rues étaient remplies d’hommes, de femmes, d’enfants, tout vêtus de noir. Les femmes voilées et les hommes portant la kippa ou un chapeau. Nous nous rendons depuis un toit afin d’avoir une vision sur le mur, il était bondé de monde. Certains effectuant des prières, d’autres dansant presque avec transe. Un peu plus loin, un homme nous stoppe en nous entendant parler français. Il est d’origine tunisienne, juif habitant Jérusalem. Il nous invite à « manger avec les juifs », cela aurait été avec plaisir mais Mehdi et moi déclinons l’invitation faute de temps.
En un après midi, dans une même ville j’ai pu effectué la prière du vendredi, assister à une cérémonie chrétienne puis assister aux prières sur le Mur des lamentations pour Shabbat : c’est ça la magie de Jérusalem.
Le mur des Lamentations un vendredi soir après le début de Shabatt
 

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