dimanche 27 janvier 2013
vendredi 25 janvier 2013
Jour 27: Samedi 19 janvier- " Welcome to Ben Gurion, Israeli Pride" ou le calvaire du passage à l'aéroport israélien
Des ponts par dessus le Mur
Je passe la nuit à Jérusalem près de la porte de Damas, j’ai contacté
un taxi dans le quartier pour 2 heures du matin. Arrivée à proximité de
l’aéroport à 2h30 environ, une barrière de contrôle : un agent de
sécurité contrôle mon passeport ainsi que l’ID du conducteur, (qui est
arabe) puis demande au conducteur de se garer sur le côté.
Le coffre
est fouillé on me demande de retirer mes bagages, de donner mon
téléphone portable. Quelques instants plus tard on m’appelle pour
rapporter mes bagages dans une salle. Ceux-ci sont passés au scanner,
mais pas n’importe quel scanner que l’on peut trouver dans tout les
aéroports : le scanner en question est une grosse machine digne d’une
machine d’IRM… On me demande d’ouvrir mes bagages, des sortes de
prélèvements sont effectuées sur ceux-ci, et je passe à travers un
détecteur de métal. Une fois les modalités effectuées, des gommettes
jaunes sont collées sur mes bagages avec le numéro 61, aucune précision
sur la signification de celui-ci. Je sors dehors et je dois attendre de
pouvoir récupérer mon passeport. Je demande au conducteur s’ils arrêtent
tout le monde, il me répond que non : uniquement les arabes…
On
m’avait prévenu qu’une fouille serait réalisée et qu’il valait mieux ne
pas montrer de risque de sympathie pour la Palestine. Aussi, j’ai pris
la précaution de cacher mes portes clés Handala achetés à Hébron dans ma
trousse de toilette à l’intérieur du pot d’après-soin, j’ai pris soin
également de supprimer mes photos, vidéos indiquant mon passage en
territoires occupés, nettoyer mon téléphone portable en effaçant mes
contacts palestiniens et en jetant ma puce Jawal palestinienne. Je pense
donc être clean, hormis quelques keffiehs rapportés d’Hébron …Après une
vingtaine de minute, un homme me rapporte mon passeport avec un sticker
61 au dos et mon téléphone portable. Direction l’aéroport après 40
minutes passées à la barrière. Je suis totalement confiante, pensant que
les contrôles poussés étaient terminés.
Arrivée au guichet
avant d’obtenir ma carte d’embarquement, dans la file d’attente, une
femme vient me poser des questions avec un ton très sérieux : où
étiez-vous ? Qu’avez-vous fait ? Le prénom de votre père ? De votre mère
? Qui a fait vos bagages ? Avez-vous des armes dans vos sacs ?
Elle
donne alors mon passeport à une autre femme qui me repose
approximativement les mêmes questions avant de coller un code barre
jaune sur l’ensemble de mes bagages et sur mon passeport: Code barre
6101651764.
![]() |
Code barre 6101651764 |
Mes bagages passent au scanner, encore plus gros que celui effectué à la barrière avant l’entrée dans l’aéroport. Après ça, on me dirige sur la gauche pour une fouille complète de mes bagages. Je déduis alors que le numéro collé sur mon bagage n’est pas le numéro gagnant, en observant ceux qui passent directement vers le guichet pour obtenir la carte d’embarquement après le scanner, je remarque que leurs numéros commencent par 16 tandis que le mien débute par 61.
On me
demande d’ouvrir un par un tout mes bagages, ceux-ci sont vidés dans des
bacs : des prélèvements dont j’ignore toujours l’utilité sont effectués
sur toutes mes affaires : du soutien-gorge, à ma boite de lunette en
passant par mon ordinateur et mes livres. Mes bagages sont retournés
sans dessus dessous. A préciser que l’agent était particulièrement
avenant, il n’a pas été agressive avec moi, mais ne prononçait pas un
mot concernant le pourquoi du comment de cette fouille je n’avais
absolument rien de métallique, même le coupe-ongle j’ai pensé à
l’enlever pour éviter un telle fouille…
Arrivée à peu près à la
moitié de mes affaires, alors que mon bagage principale vient d’être
vidé, une femme me demande de la suivre pour une fouille corporelle :
chaussure, veste, foulard, tunique sont retirés. Encore une fois, la
femme sourire aux lèvres n’est pas sèche avec moi bien au contraire.
Une fois la fouille effectuée pendant environ 10 minutes, on me
rapporte mes affaires, je me rhabille et rechausse. Je retourne voir
l’état de mes bagages, tout a été vidé, on m’informe que je peux ranger
mes affaires. En rangeant, j’essaie de vérifier que tout est là, j’en
profite pour jeter un œil à l’heure : il est 5h10, la fouille a duré
près deux heures, mon vol est à 5h40. J’essaie tant bien que mal avec la
précipitation de remettre de l’ordre dans mes affaires. L’agent garde
un œil sur moi et m’escortera jusqu’à la porte d’embarquement, me
souhaitant un bon vol. Je suis la dernière à embarquer. Le calvaire est
terminé, j’espère pouvoir revenir un jour en Palestine sans avoir à
cacher ma visite dans des villes palestiniennes ou encore à dans l’idéal
atterrir dans un aéroport palestinien. Pour rappel, le seul aéroport se
situait dans la bande de Gaza et a été bombardé en 2001 par les forces israéliennes.
One day Palestine will be free...
Jour 26 : Vendredi 18 janvier -Ce n’est qu’un au revoir
Des ponts par dessus le Mur
Après un mois de séjour, de rencontres, d’attachements à des amis, des histoires, un cadre de vie, il faut que je rentre à Paris depuis l’aéroport Ben Gourion à Tel Aviv. Les au-revoir n’ont pas été facile tant auprès de mes amis palestiniens que des internationaux rencontrés ici. En guise d’au revoir, nous nous promettons de continuer à lutter contre l’occupation peu importe notre pays, notre origine, notre religion : Sylvester nous vient des Pays-Bas, Samantha et Natasha débarquent de New York aux Etats-Unis, John nous vient du Tenneesse, Daryl du Texas, Mehdi du Canada, Anna d’Italie et de France, et enfin Red des Etats-Unis également. Souvent lors du dîner nous avons eu des discussions à vouloir changer le monde, tenter de trouver des moyens pour mettre fin à l’occupation, de voir les possibilités de changement dans le meilleur des mondes possibles.
C’est également à mes amis
palestiniens que j’ai du dire au revoir, nous promettant de nous revoir
un jour dans un futur proche, en visite à Paris, de nous retrouver au
Venezuela, pays qui a supprimé les visas pour les palestiniens, et leur
donnant ma parole que je reviendrais. L’ensemble des palestiniens que
j’ai rencontré à 95% attende essentiellement un soutien en dénonçant
l’occupation. Ils ne manquent pas de faim me disent-ils ni de confort,
mais ce qu’ils veulent tout simplement c’est vivre librement non sous
occupation. Ils se sont habitués à force puisque la plupart sont nés
sous occupation mais espèrent un jour vivre librement tout simplement.
Je reviendrais un jour c’est certain, ce n’est donc qu’un au revoir.
Après avoir effectué mes salutations, direction Jérusalem où je vais
passer la journée en compagnie de Mehdi de Project Hope avant le départ
pour l’aéroport à 2 heures du matin. Nous passons non pas par le
checkpoint de Qalandia qui est bondé de monde, mais par celui de Hizma
où il y a beaucoup moins de monde. Nous ne descendons pas du véhicule,
un soldat israélien monte à bord pour vérifier l’ensemble des ID et
passeports des passagers. A ce stade du séjour, je n’arrive toujours pas
à accepter que des palestiniens qui vivent en Cisjordanie ne puissent
entrer à Jérusalem sans permis.
Arrivée aux alentours de 12h
direction l’esplanade des mosquées pour prier la prière du vendredi.
Après une prière sur l’esplanade en plein soleil en raison du monde,
direction le déjeuner avec Hichem, Hazem et Mehdi. Nous passons l’après
midi ensemble : en marchant dans la Vieille Ville, nous voyons la maison
d’Ariel Sharon en plein quartier musulman. L'appartement lui appartient mais n'y habite pas. La maison arbore un immense drapeau israélien comme un coup de griffe. Tout d’un coup retenti le bruit d’une sorte de
trompette qui évoque le début de Shabbat.
En arrière plan, la maison d'Ariel Sharon acheté dans la Vieille Ville dans le quartier musulman |
Ensuite, nous effectuons le
chemin de croix pour enfin se rendre dans l’Eglise du Saint Sépulcre.
Une femme nous invite à assister à la prière à la gloire de Jésus et de
Marie en m’interpellant « Jesus welcomes everyone », cela m’a fait
chaud au cœur, elle a remarque que j’étais musulmane. Pendant les chants
en latin, elle m aide à suivre à l’aide d’un petit livre ou la
traduction est faite en anglais. A la fin de la cérémonie, elle
m’embrasse et me serre fortement dans ses bras en me disant « Jesus
loves everyone, », lui répondant « God bless Jesus, we respect him as a
Prophet », elle m’a alors encore plus serré dans ses bras.J’en ai
presque eu les larmes aux yeux. Ensuite, à peine en parcourant quelques
mètres nous nous retrouvons près du Mur des lamentations, the Western
Wall. J’y était déjà venu, mais jamais pour Shabatt, et quelle suprise,
les rues étaient remplies d’hommes, de femmes, d’enfants, tout vêtus de
noir. Les femmes voilées et les hommes portant la kippa ou un chapeau.
Nous nous rendons depuis un toit afin d’avoir une vision sur le mur, il
était bondé de monde. Certains effectuant des prières, d’autres dansant
presque avec transe. Un peu plus loin, un homme nous stoppe en nous
entendant parler français. Il est d’origine tunisienne, juif habitant
Jérusalem. Il nous invite à « manger avec les juifs », cela aurait été
avec plaisir mais Mehdi et moi déclinons l’invitation faute de temps.
En un après midi, dans une même ville j’ai pu effectué la prière du
vendredi, assister à une cérémonie chrétienne puis assister aux prières
sur le Mur des lamentations pour Shabbat : c’est ça la magie de
Jérusalem.
Le mur des Lamentations un vendredi soir après le début de Shabatt |
Jour 25: Jeudi 17 janvier- Visite de Jéricho et Mer Morte
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Des ponts par dessus le Mur
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A une heure de
Naplouse, se trouve la ville la plus ancienne du monde : Jéricho. Nous
nous y rendons avec John et Mehdi. Jéricho, Riha en arabe date de près de 10 000
ans, de plus Jericho constitue l endroit
le plus bas sur terre située à -240 mètres
sous le niveau de la mer.
Sur la route, des montagnes magnifiques se dressent devant
nous, des cultures et des serres abondent partout ; ces cultures appartiennent
à des colons israéliens mettant ainsi en exergue l’usurpation des terres
palestiniennes.
Au premier plan, des cultures appartenant à des colons près de Jéricho |
Pour accéder au Mont des tentations, il faut prendre le téléphérique |
Direction ensuite le
Mont des Tentations : Jéricho constitue en effet un site biblique
important. Jésus y a été emmené dans le désert avec avoir jeuné 40 jours pour
être tenté par le Diable. Matthieu 4.1
« il eut faim. Le tentateur, s’étant approché, lui dit
: Si tu es Fils de Dieu, ordonne que ces pierres deviennent des pains. Jésus
répondit : Il est écrit : L’homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute
parole qui sort de la bouche de Dieu. Le diable le transporta dans la ville
sainte, le plaça sur le haut du temple, et lui dit : Si tu es Fils de Dieu,
jette-toi en bas ; car il est écrit : Il donnera des ordres à ses anges à ton
sujet ; Et ils te porteront sur les mains, De peur que ton pied ne heurte
contre une pierre. Jésus lui dit : Il est aussi écrit : Tu ne tenteras point le
Seigneur, ton Dieu. Le diable le transporta encore sur une montagne très
élevée, lui montra tous les royaumes du monde et leur gloire, et lui dit : Je
te donnerai toutes ces choses, si tu te prosternes et m’adores. Jésus lui dit :
Retire-toi, Satan ! Car il est écrit : Tu adoreras le Seigneur, ton Dieu, et tu
le serviras lui seul. Alors le diable le laissa. Et voici, des anges vinrent
auprès de Jésus, et le servaient.».
Par la suite, nous
déjeunons avec Rami, un ami palestinien de Mehdi. Il est originaire de Naplouse
et vit désormais à Ramallah pour son travail. Pendant le déjeuner, nous
évoquons la nécessité pour les
israéliens de se rendre en territoires occupés afin de voir par eux-mêmes que
les palestiniens sont loin d’être dangereux. Rami nous répond effectivement,
lorsqu’ils sont en civil, les israéliens sont juste des gens normaux comme tout
le monde, mais lorsqu’ils sont en soldat pour servir le rapport de force est
différent. Un groupe d’ancien soldats israéliens qui ont servi en territoires
occupés ont crée Breaking the silence pour témoigner des actes commis par les
soldats israéliens en territoires occupés ou d’actes qu’ils ont eux-mêmes été amenés
à commettre.
Entrée pour accéder à la Mer Morte |
Après un bon déjeuner
direction la Mer Morte. A notre grande surprise nous constatons que le site de
la Mer Morte est sous contrôle israélien, nous pensions pourtant toujours être
en territoire palestinien.
Mer Morte |
La Mer morte est
salée a 33% alors que le taux moyen est de 3%. Ainsi, aucun animal ni plantes
ne peut y vivre en raison de cette forte salinité : ce qui vaut le nom de
Mer Morte. De plus, le taux de sel
important permet une nage sans effort : il suffit de flotter. La mer morte
se situe à 417 mètres sous le niveau de la mer. Certaines ONG dénoncent le pillage de la Mer Morte par Israël qui accorde des aides aux colons et en
agrée la société de produits cosmétiques Ahava, dont 44,5 % des actions
sont détenues par les colonies de "Mitzpe Shalem" et
"Kalia".
Pour faire la
transition, il est fondamental d’imposer un étiquetage distinctif de produits
venant de colonies comme l’ont déjà fait certains pays à l’instar de l’Afrique
du Sud. En théorie, selon les accords de l’UE, les produits venant de colonies
n’entrent pas dans le cadre des accords préférentiels fait entre l’UE et Israël.
En pratique, la distinction n’est pas faite. Il est donc en première étape
fondamentale d’imposer un étiquetage distinct des produits venant des colonies
israéliennes fabriquées en territoires occupés.
jeudi 24 janvier 2013
Jour 24: Mercredi 16 janvier- Visite de Jénine
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Après avoir effectué mes dernières heures auprès des enfants à la garderie
Al Wafaa à Askar avec au menu activités pâte à modeler et enseigner mes dernières
heures de français je me rends à Jénine rendre visite à mon ami Hassan rencontré
à Naplouse et originaire de Jenine. Jenine est a une heure en bus de Naplouse,
une fois arrive Hassan me présente sa mère Hanane ainsi que sa petite soeur
Dalia. Nous discutons de tout et de rien autour d un bon repas à base de riz,
de leben et d un jus d fraichement préparé par la mère de Hassan qui fut le
meilleure jus d orange de mon existence. Jenine est en effet connu pour son
agriculture et de nombreuses fermes sont présentes. Après avoir mangé, et en
attendant que le père rentre pour récupérer la voiture, je discute avec Dalia
âgée de 13 ans. Très mature pour son âge, nous discutons pour pratiquer
l’anglais de Dalia.
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Des ponts par dessus le Mur

Une fois le père de Hassan revenue du travail nous sortons faire un tour en
ville en voiture. Hassan m emmené près du camp de réfugié Jenine. Le camp s’est
établi en 1953. La majorité des habitants du camp sont originaires de Galilée.
En 2002, Jenine a connu un terrible massacre lors de ladite bataille de Jenine
qui a beaucoup touché le camp de Jenine puisque après l’opération militaire
israélienne, en 2002, le camp a été à moitié détruit.
A l’entrée du camp de Jenine, un cheval de près de cinq mètres
de haut nous accueille. Hassan m explique que ce cheval a été construit avec
les tôles des voitures écrasées par les chars israéliens en 2002 lors du
massacre de Jenine. Le cheval a été réalisé par un sculpteur du nom de Thomas
Kippler accompagne de 12 jeunes de Jenine. Il symbolise la résistance du peuple
palestinien, le cheval étant le symbole de la force et rend ainsi hommage aux
martyrs de la résistance palestinienne. Un morceau de métal du cheval comprend
l' inscription « Red Cross Society ». Ce morceau provient
d’une ambulance palestinienne détruite par une frappe israélienne qui a
également tué un médecin.
Ce cheval a été fait avec les tôles des voitures écrasées
par les chars israéliens en 2002 lors du massacre de Jenin
Après ces quelques explications,
nous visitons l église Saint Georges 4ème plus ancienne église de Palestine, bâtit à l'endroit où se trouve le puits, là où Jésus a accomplit son deuxième miracle en soignant dix lépreux qui lui avaient demandé de l'aide pendant leur quarantaine.
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Eglise Saint Georges également appelée Eglise du Burqin. 5ème plus ancienne Eglise de Palestine. C’est ici que Jésus aurait accompli le miracle de soigner dix lépreux |
Jour 23: Lundi 14 janvier- Visite de Sebastia
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Des ponts par dessus le Mur
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Vue depuis le village de Sebastia |
Qui a dit que dans les
territoires palestiniens il n y a rien d intéressant a visiter? C est Bibi bien
sur ou plutôt un des soldats israéliens rencontrés une fois près de la colonie
Shomronim, colonie située aux alentours de Naplouse.
Détrompez vous les territoires palestiniens regorgent de sites historiques
à l’instar du petit village de Sebastia situe a 20 minutes de Naplouse. Le
village se situe en zone B, c est-a-dire en vertu des Accords d Oslo les
affaires civils sont gérées par l’autorité palestinienne tandis que la sécurité
est géré essentiellement par les autorités israélienne. En revanche, 42% des terres du villages se situent elles
en zone C c’est-à-dire sous total contrôle israélien. Nous visitons avec mes
acolytes volontaires à Project Hope les ruines dans ce village qui date de plus
de 10 000 ans. Le village est également surplombée de magnifiques vallées et
d’oliviers à perte de vue: une vue extraordinaire à en couper le souffle.
Le ciel est bleu, il fait un peu frais nous profitons de la vue magnifique
sur les vallées qu’offre le village quand d un coup l environnement peaceful et
serein est interrompu par des F16 israéliens qui volent au dessus de nos têtes.
La vitesse des engins fait qu’il est très difficile de les voir et ils
planaient assez haut dans le ciel mais le bruit effectué pour des non habitués
nous a fortement perturbé Nous continuons la visite malgré l’irritement de nos
tympans par les allers et retours de ces F16.
Vestige du temple romain- époque d'Hérode |
Forum romain à Sebastia |
![]() |
Depuis une plaine de Sebastia-Vue sur une colonie |
Un peu plus haut dans le village, une vue encore plus surprenante avec un
magnifique coucher de soleil. Pour autant, une colonie gâche le paysage, je
n’ai plus en tête le nom de celle-ci. Mais ceci montre encore une fois que les
colonies établies un peu partout en Cisjordanie avec un total de 500 000 colons
y habitant constituent un véritable cancer qui matérialise l’occupation.
Jour 19-20-21 : Jeudi 10, Vendredi 11, Samedi 12- Hébron/ Al Khali
Des ponts par dessus le Mur
Durant le week-end, nous décidons de nous rendre à Hébron. Il fait particulièrement froid et il a même neigé. (ma vision des saisons s’en est trouvé particulièrement bouleversée). Malgré le temps rien ne nous arrête : Direction jeudi matin le check point de Qalandia afin de nous rendre à Jérusalem pour voir la mosquée Al Aqsa sous la neige…
Après
avoir passé un petit moment à la mosquée puis but un verre de thé, nous
souhaitons partir pour Bethléem. Or, surprise surprise, en raison de la
neige aucun transport public de disponible pour nous emmener à Bethléem. Nous parvenons à trouver une camionnette qui s’improvise taxi, après
avoir négocié le prix, le deal est fait. Le camion nous dépose au check
point de . Il s’agit d’un énorme checkpoint, bien plus impressionant que
celui de Qalandia : nous passons à travers trois portillons, un
véritable labyrinthe. Le checkpoint se traverse a pied, le "terminal »
est un bâtiment avec des couloirs grillagés, et des guichets avec des
soldats derrières des vitres blindées. Etant donné que nous sortons de
Jérusalem, nos papiers ne sont pas contrôlés.
![]() |
Checkpoint entre Jérusalem et Bethléem |
Direction la Basilique de la Nativité où nous faisons un très bref tour de l’intérieur. Tout est fermé, les rues sont désertes, nous décidons de partir pour Hébron. Nous logeons chez une amie d’un ami. L’accueil que nous a fait Alzahraa ainsi que l’ensemble de sa famille nous a fait chaud au cœur, une hospitalité incommensurable. Nous discutons de tout et de rien, par ailleurs Jacques Chirac est le président français le plus apprécié ici en Palestine parmi les rencontres faites jusqu’ici.
Le lendemain direction la vieille ville d’Hébron, en arabe appelé Al-Khalil. Al-Khalil signifie en arabe « l’Ami », le « Bien aimé de Dieu », nom donné à Abraham. Sa tombe se trouve à Hébron, ce qui fait de cette ville en particulier la Vieille Ville un lieu important pour les trois monothéismes, Abraham étant le père du monothéisme. Le protocole d’Hébron de 1997 divise la ville en deux parties : H1 et H2. H1 est sous autorité palestinienne et H2 sous autorité israélienne. H2 représente 20% de la ville mais correspond au cœur économique et historique de la ville, 45 000 palestiniens vivent dans cette zone sous contrôle israélien, et H2 englobe les colonies qui sont installées au cœur de la ville. Près de 500 colons sont installés à Hébron protégés par 1500 soldats. Ainsi, plusieurs barrages, checkpoint se situent à l’intérieur même de la ville. Pour passer le checkpoint, il faut passer par un détecteur de métal et montrer son « ID ». La militarisation à outrance à chaque coin de rue dans la Vieille ville est assez impressionnante. Nous faisons la visite de la ville avec Alzahraa et son ami Abdallah.
Un des Checkpoint à l'intérieur d'Hébron entre H1 et H2 |
Après avoir traversé le checkpoint, nous avançons dans une rue en H2 où
et les boutiques sont fermées. La rue constituait le cœur économique de
la ville mais les échoppes ont du fermé sur ordre militaire. Par
ailleurs, on nous informe également que plusieurs personnes âgées sont
mortes dans un checkpoint, une femme a même accouché dans un checkpoint
car le soldat a refusé de la laisser passé. Les palestiniens qui vivent
en H2 doivent quotidiennement passés par les checkpoints.
Rue principale d'Hébron dont les commerces ont été fermés sur ordre militaire |
"Open Shuhada Street" |
Quelques mètres plus loin, deux soldats sont présents, nous nous
trouvons près de la rue Shuhada. Cette rue est interdite d’accès aux
palestiniens depuis 16 ans fermée aux palestiniens sur un ordre
militaire pour des raisons de sécurité. Cette rue est la rue principale
d’Hébron et désormais seuls les colons y ont accès.
Rue Shouhada interdite aux palestiniens |
"Free Israel" |
Plus loin
toujours en H2, nous voyons les tags « Free Israël ». Ensuite, nous
sommes emmené sur le toit d’une maison palestinienne en H2. Les deux
enfants ainsi que les parents nous permettent d’entrer. Le toit de la
maison de cette famille palestinienne peut être à n’importe quel moment
être pris d’assaut par les soldats israéliens, et pour cause, le toit de
la maison surplombe toute la ville d’Hébron.
Toit d'une maison d'une famille palestinienne qui peut être saisi à n'importe quel moment par l'armée israélienne. |
Un peu plus loin nous passons devant le cimetière juif puis devant une mosquée. Cette mosquée n’a pas le droit de faire l’adhan ni d’utiliser les hauts parleurs pendant la prière car cela dérange les colons.
![]() |
Cette mosquée n'a pas le droit de faire l'appel à la prière |
Dans la Vieille Ville, les colons se sont installés au premier étage juste au dessus des commerçants palestiniens de la Vieille Ville. Les commerçants palestiniens sont régulièrement l’objet de jets de pierres, et ordures en tout genre de la part des colons. Ainsi, un filet a été mis en place pour collecter les détritus jetés.
Nous continuons notre marche en « contemplant » les déchets jetés par les colons : on peut voir des bouteilles vides, des épluchures de légumes, du papier enfin bref de tout une véritable décharge juste au dessus de nos têtes.
Filet mis en place par les commerçants palestiniens car les colons qui habitent juste au dessus jettent leurs détritus |
Nous arrivons dans une maison dont le propriétaire reste malgré tout : 3 millions de dollars lui ont été offerts pour abandonner sa maison mais refuse toujours de partir. Nous montons dans sa maison qui se trouve très proche d’une habitation de colon, nous ne sommes pas les bienvenus avec nos caméras et appareils photos, les colons nous jettent de la neige. Le fils du propriétaire Said nous explique que par ordre militaire, il leur est interdit de fermer la porte de leur maison à clé ni même à verrou.
Dans la maison de Said, les colons- ses voisins jettent leurs détritus |
La famille de Said à l'interdiction de vérouiller ou fermer à clé la porte de la maison sur ordre militaire. |
Enfin, pour terminer la visite direction la mosquée d’Abraham. Pour accéder à la mosquée il faut passer à travers trois checkpoints.
1er Checkpoint pour entrer dans la mosquée |
Fouille de mon sac au 2eme checkpoint |
La mosquée abrite la tombe d’Abraham, de son fils Isaac, ses femmes Rebecca et Sarah En 1994, un américain Baruch Goldstein tua 29 musulmans en prière dans la mosquée. A la suite de ce massacre, la mosquée a été divisé en deux parties : 70% les juifs et le reste pour les musulmans. Le cénotaphe d’Abraham est visible à la fois dans la partie musulmane et juive. Sur la tombe de Baruch Goldstein on peut lire: « Ici gît un saint, Dr. Baruch Kappel Goldstein, bénie soit la mémoire d'un homme juste et saint, que Dieu venge son sang, à celui qui dévoua son âme aux juifs, au judaïsme et au pays juif. Ses mains sont innocentes et son cœur est pur. Il fut tué en martyr de Dieu le 14 Adar, jour dePourim e l'an 5754"
Cénotaphe d'Abraham |
Après la visite de la mosquée, nous nous rendons dans la rue d’en face. Cette rue est divisée en deux, une pour les palestiniens, une autre pour les colons. La rue est surveillée par des soldats israéliens. Sur le côté palestinien où nous nous trouvions, des enfants jouaient, il m’a paru assez troublant de voir que ces enfants ne peuvent pas aller de l’autre côté de la rue.
Après la visite de la mosquée, nous nous rendons dans la rue d’en face. Cette rue est divisée en deux, une pour les palestiniens, une autre pour les colons. La rue est surveillée par des soldats israéliens. Sur le côté palestinien où nous nous trouvions, des enfants jouaient, il m’a paru assez troublant de voir que ces enfants ne peuvent pas aller de l’autre côté de la rue.
Après une journée de visite nous passons de nouveau la nuit chez Alzahraa, puis le lendemain nous visitons l’usine de keffieh, la seule de Palestine. Nous effectuons des achats, et nous sommes également honorés de voir le drapeau de la France, au côté de celui de la Palestine a vec la photo de Yasser Arafat à l’intérieur de l’usine.
Usine Hirbavi de Keffieh, la seule usine de Keffieh en Palestine |
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